Bonjour à tous,
14 cms, c'est la distance qui m'aura séparé de la victoire, sur la ligne d'arrivée. 0,07 seconde !!! Quand on sait qu'une manche fait en moyenne 42 secondes et au total des 2 manches, cela fait plus ou moins 1 minute et 25 secondes, autant dire que c'est infime...
Mais rembobinons la semaine pour comprendre cette surprenante 2ème place :
Mardi
Vancouver, Moscou, Genève, 24heures de pose vers Grenoble et on repart vers l'Italie. La moitié des concurrents de la coupe du monde sont malades, l'autre moitié sont épuisés. 5 heures de route et nous atterrissons au Nord du lac de Côme dans une station où, enfin, de vraies montagnes et de la vraie neige nous attendent.
Mercredi
Seuls les autrichiens, les canadiens et les français ont eu le courage de reprendre les entraînements aussi tôt dans la semaine. Nous ne sommes pas nombreux sur la piste d'entraînement et les conditions sont excellentes. Le froid nous offre une neige parfaite, comme nous n'avions pas eu depuis longtemps. Mais cela fait quand même étrange d'être emmitouflée comme en plein décembre.
Après en avoir discuté longuement avec Christophe, je sors du sac à dos une paire de chaussure de snowboard toute neuve, mais qui n'ont rien à voir avec ce que j'ai porté tout l'hiver. L'entraînement est terminé, tout le monde est rentré, j'en profite pour faire quelques pistes avec ce nouvel équipement, histoire d'avoir une petite idée de ce que cela vaut, en prévision des prochains stages d'entraînement d'été. C'est plutôt bleuffant... après 2 pistes seulement, le confort et la stabilité trouvée me laissent penser que je pourrais presque les porter pour la course de samedi... C'est risquée... Mais... pourquoi pas ?
Jeudi
L'entraînement confirme mon sentiment. Je ne suis pas meilleure qu'avant mais c'est au moins l'équivalant, avec le confort en plus...
Vendredi
Alors que tout le monde reste au fond du lit pour faire de "l'influ" pour la course, je remonte sur la piste pour continuer mon adaptation à mon nouveau matériel. Cette fois, les chronos sont excellents. Demain, pour la course, je les garde au pieds !
Samedi - jour de course :
Au réveil, je n'ai toujours pas l'impression d'être fatiguée. Après ces 3 journées consécutives, il me semble que mes jambes sont d'attaques pour une charge supplémentaire. C'est de bon augure car dans la tête, ce n'est pas la même :
Cela fait 3 épreuves où je laisse filer les finales, chutes, stress ou mauvaises conditions...
J'ai encore ce souvenir de Cypress et cette boule au ventre de la déception qui n'est pas loin.
La piste est bien préparée mais son profil donne l'avantage aux gros gabarits car c'est un faible dénivelé.
Et surtout... je suis prête a affrontée une déconvenue de plus car, changer de chaussures en pleine saison, c'est improbable que cela fonctionne immédiatement. L'adaptation à l'entraînement est une chose, quant à la course où seuls s'expriment les réflexes acquis durant de longs mois d'entraînement... c'est une autre paire de manche. Mais il faut en passer par là, c'est quitte ou double et cela sera peut-être ce qui me permettra de performer pour la Finale, en Espagne!
Qualifications, 2 manches : j'en sors 7ème. C'est ma meilleur qualification de l'hiver. Mais cela ne veut rien dire et je garde la tête froide. Maintenant que les qualifs se sont bien passée, les doutes laissent la place à la concentration et je me focalise sur une seule choses : le rendement que peut m'apporter ces chaussures.
1/8 de finale contre Svetlana (la même russe qui me barra la route en 1/2 finale au Québèc). Tout se passe bien, mais le soleil qui commence à sérieusement adoucir l'atmosphère, agit également sur le plastique de mes nouvelles partenaires... La russe est battue mais il faut réagir immédiatement et neutraliser le "ramollissement" en serrant les crochets des chaussures au maximum de ce que mes bras + ceux de Christophe + ceux de Charlie pouvent le faire. Autant dire que la circulation sanguine de mes orteils est abandonnée... mais pour la bonne cause ...
1/4 de finale contre Marion (Autrichienne médaillée de bronze à Cypress). Les chaussures, fonctionnent à merveille, même si les orteils ne sont pas de cet avis. Je retrouve le rendement et le confort. Marion ne peut rien contre ça !
1/2 finale contre Doris (Autrichienne classée 2e au générale de la WC) : Avec certainement un ascendant psychologique sur Doris (depuis que je l'ai sortie à Kreischberg alors qu'elle portait le maillot jaune), ce fut la manche la moins difficile à emporter. Doris chute dans les dernières portes alors que nous nous affrontions dans la manche aller. J'avais donc une confortable avance au départ de la manche retour, avance qu'elle ne parvient pas à reprendre et me laisse filer vers la grande finale !
Grande finale contre Nicolien (maillot jaune de la WC et médaille d'or) : Je n'ai vraiment pas l'impression d'être au départ d'une Coupe du Monde en lisse pour la victoire. Les manches se sont succédées rapidement, ne laissant pas le temps à la réflexion. Cela semble normal, comme un entraînement, et puis, là-haut, au départ, de la course, il n'y a plus grand monde... Nicolien me tape dans la main avec un large sourire (on se connait bien et me voir en finale avec elle lui fait très plaisir), Renaud astique la semelle de la planche jusqu'à ce qu'on puisse s'y voire dedans, Charlie s'affaire sur mon dos (car ce dernier est en train de me faire sentir que s'est bien la journée de trop) quant à Christophe, il sue à grosses gouttes pour fermer mes fameux crochets de chaussures. Un vrai stand de F1 !!!
La manche allée se passe bien. Il y a bien des petites fautes par-ci par-là, mais nous restons aux coude-à coude. Je m'en sort avec 24 centièmes de retard. Mais je sais que le parcours rouge et légèrement plus rapide et c'est celui dans lequel je me trouve pour la manche retour. Je recolle sur Nicolien assez vite et nous plongeons l'une à côté de l'autre dans les dernières portes. Sur la ligne d'arrivée, on se jette litéralement au sol tellement il est impossible de savoir laquelle est devant l'autre. Nos yeux se rivent sur la tableau de chronomètrage où s'affiche quasi immédiatement sous mon nom +0,07s !!! Nicolien WINNER ! Et le speaker d'en rajouter "environs 14cms!!!"
Petite déception, immédiatement remplacée par une grande satisfaction !!! Et puis le sourire de tout le monde autour, ça n'a pas de prix !!!
La suite au prochain épisode ;)
Réultats
femmes :
1 - Nicolien SAUERBREIJ (NED)
2 - Nathalie DESMARES (FRA) team Christophe
3 - Doris GUENTHER (AUT)
14 - Camille DE FAUCOMPRET (FRA) team Christophe
16 - Johanna SHAW (AUS) structure France
19 - Ilona RUOTSALAINEN (FIN) team Christophe
hommes :
1 - Benjamin KARL (AUT)
2 - Rock FLANDER (SLO)
3 - Jesse-Jay ANDERSON (CAN)
39 - Sylvain DUFOUR (FRA) team Christophe
42 - Pierre MAZOUAT (FRA) team Christophe
Programme à venir :
du 14 au 16 mars MEYLAN France -repos-
le 17 mars DÉPLACEMENT
du 18 au 21 mars LA MOLINA Espagne - entraînement-
Le dimanche 21 Mars Étape Finale de la Coupe du Monde FIS 2010 à LA MOLINA Espagne
le 22 mars DÉPLACEMENT
à partir du 23 mars OLETTA Corse
Moscou : un sacré échafaudage pour une piste de ski dans le centre ville
Italie, départ de la course de gauche à droite : Camille dans la chaise longue, Renaud en débardeur qui gère les températures neige/air, une cuisse (Nathalie) en plein massage (Charlie)
Sur le podium
Interview
